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Agrocampus Ouest-INHP prépare l'insertion professionnelle

Divers leviers sont actionnés par l'école d'Angers (49) pour accompagner et former au plus près des besoins du marché les élèves ingénieurs pendant leur cursus. Le forum « emploi-métiers » de l'établissement est le maillon fort de cette dynamique. Retour sur cet événement ainsi que les tables rondes de l'INHP...

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Le forum annuel « emploi-métiers » de l'Agrocampus Ouest-INHP s'est déroulé le 19 octobre dernier. Il s'inscrit dans un dispositif renforcé ces deux dernières années avec la création d'un parcours d'« accompagnement du projet personnel et professionnel » de l'étudiant piloté par un enseignant, parcours étalé sur tout le cursus ; une offre plus substantielle de formation continue dans le programme de l'établissement ; l'ouverture d'une chaire écoles-entreprises AEI (agriculture écologiquement intensive). L'ensemble de cette stratégie complète le module IDP (initiation à la démarche projet), réalisé par les étudiants en entreprise.

Retour d'expériences

LES ANCIENS S'ADRESSENT AUX FUTURS DIPLÔMÉS

Quel meilleur vecteur d'information sur le monde de l'emploi et les compétences souhaitées que celui de ses pairs passés de l'autre côté de la barrière ? Deux manifestations récentes à l'INHP ont permis aux « anciens » de communiquer auprès des futurs et jeunes diplômés : le onzième forum « emploi-métiers », et la table ronde intitulée « Ingénieurs en horticulture et en paysage d'Agrocampus Ouest : quelles compétences pour répondre aux grands enjeux sociétaux d'aujourd'hui et de demain ? Exemple de la nature en ville », qui s'est tenue juste avant la remise des diplômes le 30 novembre 2012. Durant le forum, les entreprises présentes ont fait des propositions de stage ou des offres de recrutement. Et dans le cadre des tables rondes, leurs émissaires, majoritairement des diplômés de l'école, ont témoigné sur leur parcours et transmettent conseils et « recettes » pour une employabilité optimale.

Observations identiques

DES CONSTANTES À ÉCHELLE VARIABLE

Les mêmes observations se répètent au fil des tables rondes annuelles. Des constantes transversales s'appliquent aux formations supérieures longues :

– besoin d'humilité une fois le diplôme en poche car « des bac pro et des techniciens supérieurs peuvent en savoir plus que nous sur certains sujets » ;

– choix primordial et stratégique du mémoire de stage qui peut devenir une véritable porte ouverte sur l'avenir, selon le sujet et l'entreprise ;

– application de la règle d'or « apprendre en marchant ».

D'autres constats sont particuliers aux diplômés du végétal entrant dans des métiers et des fonctions auxquels ils ne sont pas forcément préparés, comme le commercial ou l'encadrement d'équipes. Enfin, certains sont spécifiques à l'INHP, comme la concurrence des compétences avec celles de formations proches. « La comparaison avec les écoles de Blois et de Versailles formant des ingénieurs en paysage - par exemple le déficit de compétences graphiques et la culture du paysage - n'a pas lieu d'être si les étudiants se préparent pendant leur formation. La passion jouera », rassure l'agence Babylone (paysage, urbanisme, environnement). Un confrère précise : « Vos formations initiales sont plutôt complémentaires avec ces établissements. » En bureau d'études, « nous apprécions ces jeunes bien organisés, à l'esprit structuré. Le profil d'ingénieur du végétal apporte un complément indispensable pour les thématiques environnementales. »

Pistes d'amélioration

INTÉGRER LE MANAGEMENT ET SENSIBILISER AU COMMERCE

Interrogés sur les difficultés à entrer dans les parcours professionnels, les témoins (anciens élèves et autres diplômés) nuancent les lacunes repérées face aux atouts indéniables de leur formation. Leurs solutions pour rebondir varient aussi d'après leur formation de base, le cas échéant celle avant l'entrée à l'école, les spécialisations (horticulture et paysage, et plusieurs options) à l'INHP, et selon le poste dans l'entreprise d'embauche. Ainsi, l'absence de formation au management et à l'encadrement du personnel est mise en avant. « Se confronter au terrain apporte du recul et de la crédibilité. Intégrer une équipe de vente en jardinerie en saison est une bonne expérience. S'il faut balayer un rayon, je n'hésite pas à le faire », remarque Marion. « Au-delà, nous devrions apprendre à convaincre et à imposer des techniques nouvelles », insiste Florian. Autre lacune plusieurs fois soulignée : « il nous manque la sensibilité aux métiers du commerce, mais ce n'est pas la vocation initiale de l'école », ajoute Marion. « On peut être inquiet de ne pas savoir parler au client, mais nous avons la passion du produit. En pratique, nous avons une capacité d'apprentissage très rapide », se réjouit Pierre. Faire évoluer les contenus des cours pour pouvoir suivre les sujets émergents comme l'agriculture urbaine, et permettre aux enseignants-chercheurs une plus grande ouverture sur le monde professionnel font également partie des souhaits de ces jeunes.

Dans le monde du travail

DES COMPÉTENCES MULTIPLES TRÈS APPRÉCIÉES

Les trois ou cinq années passées à l'INHP offrent aux élèves des atouts qui font la différence dans le monde du travail. Le module IDP (voir l'encadré) réalisé en entreprise est plébiscité par les deux parties (anciens élèves et ingénieurs en cours de formation). « Grâce aux enquêtes menées en IDP, nous avons une démarche méthodologique et l'habitude de travailler en équipe », souligne Anne-Cécile. Les compétences acquises sont multiples. La connaissance approfondie en végétal est une carte de visite de choix : « Nous connaissons non seulement les plantes mais aussi les enjeux de leur production et de leurs usages », poursuit la jeune femme. La polyvalence de ces ingénieurs et la transversalité de leurs compétences leur offrent la possibilité d'avoir une vision plus globale des dossiers à traiter : « Je pioche dans tous les cours et modules de l'école pour aborder le choix des essences d'arbres en ville car l'approche, plus qu'esthétique et utilitaire, est multicritère », détaille Stéphane. « Sur un sujet technique comme le zéro phyto dans les cimetières, l'enjeu d'un métier technique combiné est à la rentabilité. L'école permet d'avoir un regard croisé pour aborder l'ensemble », analyse quant à lui Florian. Les représentants des entreprises qui participent aux tables rondes apprécient particulièrement les capacités d'adaptation et d'apprentissage dont font preuve les élèves.

Linda Kaluzni-Pinon

www.agrocampus-ouest.fr

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